La recherche d'un texte pour ce duo a été longue. Après avoir hésité sur des extraits du Cantique des Cantiques (que j'ai trouvé compliqué à mettre en musique au niveau de la prosodie), je suis tombé par hasard sur ce poème de Michelle Grenier : À Beauté naufragée. Là, j'ai eu le coup de foudre! Même s'il n'est pas destiné à un duo, la distribution du poème entre la soprano et le ténor a coulé de source. Ensuite, avec l'expérience des trois lieds précédents, j'ai soigneusement mis en pratique les conseils de Jean-Luc sur la recherche de la rythmique du texte, (technique que je trouve particulièrement efficace).
Je trouve aussi incroyable comme les mots nous prennent par la main (ou l'oreille), et nous donnent presque les notes, les thèmes, les grandes lignes, et peu à peu la forme globale que va prendre la pièce. J'en suis à penser qu'il est peut-être intéressant de prendre un poème ou un texte que l'on aime, écrire la musique et finalement ne garder que la trame pour un instrumental. Sinon je sévis encore une fois, c'est moi qui chante le ténor (que je ne suis absolument pas), il m'a fallu un nombre de prises et de montages incroyable pour faire la blague, heureusement je n'ai pas dépassé en écriture le fa aigu ( d'ailleurs cela pourrait être un baryton qui chante cette partie). La soprano est virtuel comme vous allez le découvrir, mais je n'ai pas trouvé mieux.